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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/319

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PRELLMINAIRE. cccxi

hypothèse. Mais supposer qu'un disciple a pris l'œuvre du maître pour la suivre d'un bout à l'autre servilement, et pour en reproduire souvent même les expressions ; et ajouter que cet imitateur veut ensuite se faire passer pour un auteur original, et qu'il met son nom au frontis- pice de l'ouvrage dont pas une pensée, pour ainsi dire, ne lui appartient en propre, c'est là une hypothèse bien peu vraisemblable. Encore, si c'était un commentaire que la Morale à Eudème, on pourrait ne pas repousser cette supposition. La paraphrase qui nous reste sous le nom d'Andronicus de Rhodes, pourrait nous offrir un spécimen de cette espèce de travail, assez utile, et qui du moins n'élève aucune prétention à l'originalité. Mais loin de là, dans toute son allure, la Morale à Eudème, à ce qu'on suppose, vise à être une œuvre indépendante ; elle ne veut point être une copie.

On allègue, il est vrai, que cette méthode étrange était celle d'Eudème; et l'on s'appuie, pour le prouver, sur les témoignages d'Alexandre d'Aphrodisée et surtout de Sim- plicius. Ils avaient l'un et l'autre les ouvrages d'Eudème; ils citent ses Analytiques et sa Physique, comme ils citent les Analytiques et la Physique d'Aristote, Il semble bien résulter de la discussion de Simplicius, que la Physique d'Eudème se rapprochait beaucoup de celle de son maître, et que dans certaines parties, elle n'en était que la para- phrase 1 . j\Iais Simplicius ne dit pas que cette manière tle composer se retrouvât dans tout le cours de l'ouvrage, vX encore bien moins qu'elle fût habituelle à Eudème. Il

��(i; Voir le conimcnlairc de Simplicius, sur la Physique (rAriblolc, fol. 279, a, cilc par M. Brandis, Sc/ioliu in Aiistotelciii, \i. 4ol, a, 7.

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