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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/323

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PRELIMINAIRE. rxcw

ù cùté de la vertu, placer l'accessoire, indispensable dans une certaine mesure, des biens extérieurs (Morale à Nico- maque, I, (5, g 1/i, et 8, § 10). Néanmoins, pour bien comprendre ce qu'est le bonheur, il faut étudier la vertu qui le donne ; et cette étude intéresse l' homme d'État au moins autant que le philosophe. Comme il y a deux parties dans l'âme humaine, l'une qui est douée de raison, et l'autre qui, sans avoir la raison, peut cependant y obéir, il y aura deux ordres de vertus principales, les vertus intellectuelles et les vertus morales (Morale à Nico- maque, I, 11, § 20).

Tel est le premier livre de la Morale àNicomaque. Il est facile de voir que tous les fondements du système y sont jetés; et le reste ne sera que l'édifice qu'ils supportent: subordination de la morale à la politique ; notion du bien confondue avec celle du bonheur, qui ne peut se passer de certains biens matériels ; division de la vertu en deux grandes classes, qu'il faudra l'une et l'autre étudier.

Le second livre contient une analyse un peu plus pré- cise de la vertu. La vertu ne se forme guère que par l'habitude ; la nature ne nous en a donné que les geniies; ce sont les habitudes, les mœurs, qui les développent. De là, l'importance capitale de contracter de jjonnes habi- tudes dès l'enfance (Morale à Nicomaque, liv. Il, ch. 1, § 7). Comme dans la morale, il s'agit avant tout de pra- tique et non point de théorie, on peut voir que tout se perd dans la vie morale par l'excès, soit en trop soit en moins. La vertu est donc en général, si ce n'est toujours, ime sorte de milieu entre deux extrêmes, qui ne sont pas sans exception également blâmables, mais qu'il faut sans exception également éviter, si l'on tient à rester dans le

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