Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/324

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vrai el dans le bien (.Morale à Nicomaqiie, II, 2, § 6), Pour juger jusqu'à quel point on est vertueux, un crité- rium assuré, c'est de connaître jusqu'à quel point les actes de vertu nous causent du plaisir ou de la peine. Le plaisir et la douleur sont les deux limites entre lesquelles se déploie toute la vie morale de l'homme. C'est dans la mesure de ces deux sentiments que consiste ou la sagesse ou le vice (Morale à Nicomaque, II, 3, g 1). Pour qu'un acte soit réellement vertueux, trois conditions sont requises : le savoir, la volonté et la constance. Il va sans dire que les deux dernières sont les plus importantes ; car en morale il est assez indifférent de savoir ce qu'on doit faire, si de fait on n'agit point (Morale à xNicomaque, II, h, § 3). Ainsi, en soi, la vertu est en général un milieu (Morale à Nicomaque, II, 5, § 18) ; mais prise relative- ment au bien et à la perfection, c'est un sommet auquel il nous est bien rarement donné d'atteindre.

Après ces généralités, le philosophe entre dans quel- ques détails sur les vertus particulières ; et il poursuit l'application de ses principes, se proposant de les retrou- ver et dans l'analyse de la justice et dans celle des vertus intellectuelles (Morale à Nicomaque, II, 6, § 17), Mais auparavant, il insiste, tant au nom de la morale que de la législation politique, sur le rôle de la volonté et son inter- vention dans la vertu. Il démontre sans peine qu'il n'y a d'acte vraiment vertueux que l'acte volontaire, le seul qui tombe sous la loi morale et sous la loi civile. Il ne nomme pas la liberté de son propre nom. Mais partout il la suppose et l'affirme sans la moindre hésitation (Morale à Nico- maque, liv. III, ch. 1 à 6). Une fois satisfait sur ce point essentiel, que Platon peut-être avait un peu obscurci, il

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