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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/428

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MORALE À NICOMAQUE.

CHAPITRE III.

De l’idée générale du bonheur. — Critique du système des Idées de Platon. Objections diverses : le bien n’est pas un, puisqu’il est dans toutes les Catégories, et qu’il y a plusieurs sciences du bien ; le bien en soi et le bien se confondent. — Les Pythagoriciens et Speusippe. — Distinction des biens qui sont des biens par eux-mêmes, et de ceux qui ne le sont qu’à cause d’autres biens ; difficultés de cette distinction. —Le moyen le plus sûr de connaître le bien, c’est de l’étudier dans les biens particuliers que l’homme possède et emploie.

§. 1. Peut-être sera-t-il plus convenable d’étudier le bien dans son acception universelle, et de nous rendre compte ainsi du sens exact qui s’attache à ce mot. Je ne me dissimule pas toutefois qu’une recherche de ce genre peut être pour nous assez délicate, puisque le système des Idées a été présenté par des personnes qui nous sont chères. Mais on trouverait bien sans doute, et l’on regarderait comme un vrai devoir de notre part, que dans l’intérêt de la vérité, nous fissions la critique même de nos propres opinions, surtout puisque nous nous