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MORALE À NICOMAQUE.

façon que ce soit, ou qui préviennent ce qui leur est contraire et les détruit, ne sont appelées des biens qu’à cause de ceux-là, et sous un autre point de vue. § 9. Ainsi cette expression de biens peut évidemment se prendre en un double sens ; d’une part, les biens qui sont des biens par eux-mêmes, puis les autres biens qui ne le sont que grâce aux premiers. Dès lors, nous pouvons séparer et distinguer les biens en soi des biens qui servent simplement à procurer ceux-là, et rechercher si les biens en soi ainsi compris sont réellement exprimés et compris sous une seule Idée.

§ 10. Mais d’abord, quels sont précisément les biens qu’on doit reconnaître pour des biens en soi ? Sont-ce les biens qu’on poursuivrait encore quand même ils seraient isolés, par exemple, penser, voir, ou encore tels plaisirs, tels honneurs en particulier ? Ce sont là toutes choses qu’on peut poursuivre aussi en vue de quelqu’autre chose qu’elles, mais qui cependant peuvent très-justement passer pour des biens en soi. Ou bien ne doit-on reconnaître absolument pour un bien que l’Idée et l’Idée toute seule ? L’Idée alors deviendra tout à fait vaine et inutile. § 11. Mais si les choses que nous venons d’énumérer sont, elles aussi,