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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/436

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MORALE À NICOMAQUE.

CHAPITRE IV.

Le bien dans chaque genre de choses est la fin en vue de laquelle se fait tout le reste. — Le bonheur est la fin dernière de tous les actes de l’homme ; il est indépendant et parfait. — Le bonheur ne se comprend bien que par la connaissance de l’œuvre propre de l’homme. Cette œuvre est l’activité de l’âme dirigée par la vertu.

§ 1. Revenons encore une fois au bien que nous cherchons, et voyons ce qu’il peut être.

D’abord, le bien se montre très-différent selon les différents genres d’activité, et selon les différents arts. Ainsi il est autre dans la médecine, autre dans la stratégie ; et de même pour tous les arts sans distinction. Qu’est-ce donc que le bien dans chacun d’eux ? N’est-ce pas la chose en vue de laquelle se fait tout le reste ? Dans la médecine par exemple, c’est la santé ; dans la stratégie, c’est la victoire ; c’est la maison dans l’art de l’architecture ; c’est un autre but dans un autre art. Mais dans toute action, dans toute détermination morale, le bien est la fin même qu’on poursuit ; et c’est toujours en vue de cette fin que l’on fait constamment tout le reste. Par une consé-