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LIVRE I, CH. IV, § 4.

quence évidente, s’il existe pour tout ce que l’homme peut faire en général une fin commune où tendent tous ses actes, cette fin unique est le bien tel que l’homme peut le pratiquer ; et s’il y a plusieurs fins de ce genre, ce sont elles alors qui sont le bien.

§ 2. Ainsi après ce long détour, notre discussion aboutit au point même d’où nous étions partis. Mais il faut nous efforcer d’éclaircir ceci encore davantage.

§ 3. Comme il y a plusieurs fins, à ce qu’il semble, et que nous en pouvons rechercher quelques-unes en vue des autres, la richesse par exemple, la musique, l’art de la flûte, et en général toutes ces fins qu’on peut appeler des instruments, il est bien évident que toutes ces fins indistinctement ne sont pas parfaites et définitives par elles-mêmes. Or le bien suprême doit être quelque chose de parfait et de définitif. Par conséquent, s’il existe une seule et unique chose qui soit définitive et parfaite, elle est précisément le bien que nous cherchons ; et s’il y a plusieurs choses de ce genre, c’est la plus définitive d’entre elles qui est le bien. § 4. Or, à notre sens, le bien qui doit être recherché pour lui seul est plus définitif que celui qu’on recherche en vue d’un autre bien ; et le bien qui n’est jamais à rechercher en vue d’un autre bien, est plus définitif que ces biens recherchés à la fois et pour eux et pour ce bien supérieur ; en un mot, le parfait, le définitif, le complet est ce qui est éternellement recher-