Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/454

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Û2 MORALE A NICOMAQUE.

toujours naturellement les plus belles qu'il est possible qu'elles soient. § 6. Or, la même règle s'applique à tous les arts, à toutes les causes, et surtout à la cause la plus parfaite ; car ce serait par trop absurde d'imaginer que ce qu'il y a de plus grand et de plus beau est livré au hasard. § 7. La solution du problême que nous posons ici, ressort avec pleine clarté de la définition même que nous avons donnée du bonheur. Le bonheur, avons-nous dit, est une certaine activité de l'âme confonne à la vertu ; et quant aux autres biens, ou ils se trouvent néces- sairement compris dans le bonheur, ou ils y contribuent comme des auxiliaires et comme de naturels et utiles instruments. § 8. Ceci du reste est parfaitement d'accord avec ce que nous disions en commençant ce traité ; le but de la politique, telle que nous la concevions, est le plus élevé de tous ; et son soin principal, c'est de former l'âme des citoyens et de leur apprendre en les améliorant, la pratique de toutes les vertus. § 9. Nous ne pourrons donc

��ne lui appartient pas tout entier, et "" objet aussi élevé; et l'obsenation

Platon avant lui l'avaitappliqué d'une ^^^s gouvernements qu'il connaissait

manière supérieure aux questions mo- et qu'il a si bien décrits, aurait pu lui

raies, en faisant de l'Idée du bien la prouver son erreur. Je ne dis pas que

plus haute et la plus étendue de la politique n'ait fait quelquefois des

toutes les Idées. essais de ce genre; mais ils ne lui

§7. Avons-nous dit. Plus haut, ont pas réussi ; et l'exemple même de

ch. à, § lli. — Compris dans le Sparte, tout grand qu'il est à quelques

bonheur. Qui se trouve ainsi con- égards, démontre combien ces efforts

fondu avec la vertu. de la politique sont impuissants. Ce

§ 8. En commençant ce traité, qui ne veut pas dire que la politique

ch. I, § 9. — Son soin principal, ne puisse, dirigée d'une certaine fa-

c'est de former l'dmc. Ce n'est pas là çon, élever et fortifier les unies; mais

évidemment le rôle de la politique, ce n'est pas elle qui les forme, c'est

Aristote s'est trompé en lui assignant la morale.

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