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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/482

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70 MORALE A NIGOMAQUE.

qui disposent souverainement de notre caractère et de l'ac- quisition de nos qualités, comme nous venons de le dire.

§ 2. C'est un principe communément admis qu'il faut agir suivant la droite raison. Acceptons aussi ce principe, nous réservant d'expliquer plus tard ce que c'est que la droite raison, et quel est son rapport au reste des vertus.

§ 3. Convenons bien d'abord de ce point, à savoir que toute discussion qui s'applique aux actions de l'homme ne peut être jamais qu'une esquisse assez vague et sans précision, ainsi que nous l'avons déjà fait observer au début, parce qu'on ne peut exiger de rigueur dans les raisonnements qu'autant qu'en comporte la matière à laquelle ils s'appliquent. Or les actions et les intérêts des hommes ne peuvent recevoir aucune prescription im- muable et précise, pas plus que les conditions diverses de la santé. § h. Mais si l'étude générale des actions humaines présente ces inconvénients, à plus forte raison, l'étude spéciale de chacune des actions en particulier pré- sentera-t-elle bien moins de précision encore ; car elle ne

��§ 2. C'est un principe commune- blier. Il est vrai que les hommes

ment admis. Dans l'École Pytliagori- n'observent pas toujours ces lois ;

cienne, et spécialemeut celle de Pla- mais le moraliste ne doit pas moins

ton. — Plus tard. On a cru qu'on ne les leur recommander. Platon n'a

retrouvait pas dans Aristote la dis- jamais eu l'hésitation qu'Aristote

cussion spéciale qu'il annonce ici ; semble avoir ici ; et ce n'est pas assez

mais c'est la discussion même du comiaître la morale que de la croire

chapitre suivant, et surtout celle du si peu précise. — Les conditions di-

livre VI, ch. 1. icrses de Zrtsa?ife. Ceci n'est peut-être

§ 3. Au début. Voir plus haut, pas encore tout à fait exact, et l'hy-

livre I, ch. 1, %i!x. — Une prescrip- giène a des règles précises dont il

tion immuable et précise. La morale n'est pas permis de s'écarter sans

a des lois immuables et universelles ; danger, comme le savent les bons

Aristote semble trop souvent l'ou- médecins.

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