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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/484

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72 MORALE A NICOMVQUE.

([ui craint tout, qui fuit tout et qui ne sait rien supporter. est un lâche; celui qui ne craint jamais rien et qui affronte tous les dangers, est un téméraire. De même, celui qui jouit de tous les plaisirs et qui ne s'en refuse aucun, est intempérant; et celui qui les fuit tous sans exception, comme les sauvages habitants des champs, est en quelque sorte un être insensible. C'est que la tempé- rance et le courage se perdent également, soit par l'excès, soit par le défaut, et qu'ils ne subsistent que dans la mo- dération, g 8. Non seulement l'origine, les développe- ments et la perte de ces qualités viennent des mêmes causes et sont soumises aux mêmes influences ; mais de plus, les actions que ces qualités inspirent seront faites par les mêmes individus qui ont ces qualités. Eclair- cissons ceci par l'exemple de choses plus palpables et plus visibles, et citons de nouveau la force du corps. Elle vient et de l'abondance de la nourriture qu'on prend, et des fatigues répétées qu'on endure ; et réciproquement, l'homme ainsi fortifié supporte beaucoup mieux toutes ces épreuves. § 9. Le même phénomène se répète pour les vertus : c'est à la condition de nous abstenir des plai- sirs que nous devenons tempérants ; et une fois que nous le sommes devenus , nous pouvons nous abstenir des plaisirs bien plus aisément qu'auparavant. Même obser- vation pour le courage : en nous habituant à mépriser tous les périls et à les affronter, nous devenons coura-

��!ui assigne — Comme les sauvages modération. Ceci est très-exact pour

habitants des champs. C'est une pa- les deux vertus que vient de citer

raplirase du mot qui est dans le texte Aristote, si d'ailleurs ce n'est pas

grec. — Ils ne subsistent que dans la exact pour toutes les vertus.

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