Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/487

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LIVRE II, CH. III, S 7. 75

ni la manière dont il faut les prendre, ou en commettant tant d'autres fautes analogues qu'il est bien facile à la raison d'imaginer. Voilà comment on a pu définir les ver- tus des états de l'âme où elle est sans affection et dans un complet repos. Mais cette définition n'est pas très-juste, parce qu'elle est présentée d'une manière trop absolue, et qu'on n'a pas le soin d'y ajouter certaines conditions et de dire : «qu'il faut» ; ou « qu'il ne faut pas» ; ou bien : « quand il faut » , et telles autres modifications qu'on peut concevoir facilement.

g 6. On doit donc poser en principe que la vertu est ce qui nous dispose à l'égard des peines et des plaisirs, de telle façon que jiotre conduite soit la meillem'e possible ; le vice est précisément le contraire.

§ 7. Voici une observation qui nous fera comprendre plus clairement encore toutes celles qui précèdent. Il y a treis choses à rechercher; il y en a également trois à fuir : à rechercher, le bien, l'utile, l'agréable ; à fuir, leurs trois contraires : le mal, le nuisible, et le désagréable. A l'égard de toutes ces choses, l'homme vertueux sait se bien conduire et suivre le droit chemin; le méchant n'y commet que des fautes. Il en conmiet surtout en ce qui regarde le plaisir ; car d'abord le plaisir est un senthnent

��On a pu définir les vertus. Cette dé- plus tard adoptée en partie et par les

ûnition se trouve encore reproduite Épicuriens et par le Stoïcisme. Aris-

dans la Morale à Eudème, livre II, tote a grande raison de la con-

ch. 4, § 5 à la fin ; mais dans ce pas- damner.

sage non plus que dans celui-ci, S 7. Le bien, l'utile et l'agréable.

Aristote ne dit pas à qui appartient C'est sur ces trois mobiles que repo-

cette définition. On peut croire qu'elle sent toutes les relations des hommes

vient de l'école Cynique. Elle a été entre eux, et l'on verra plus tard

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