Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/489

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE I, CH. IV, g 1. 77

leurs soins à l'étude des plaisirs et des peines ; car celui qui sait bien user de ces deux sentiments sera bon, et le méchant sera celui qui en usera mal.

§ H. Ainsi donc, nous avons prouvé que la vertu ne s'occupe au fond que des plaisirs et des peines, qu'elle s'accroît par les causes qui la font naître, qu'elle se détruit par ces mêmes causes, quand leur direction vient à changer, et qu'elle agit et s'exerce sur ces sentiments mêmes d'où elle est née. Tels sont les principes que nous venons de poser.

��CHAPITRE IV.

��Explication de ce principe qu'on devient vertueux en faisant des actes de vertu. — DifTérence entre la vertu et les arts ordinaires. Trois conditions requises pour qu'un acte soit vraiment ver- tueux : le savoir, la volonté, la constance. La première condi- tion est la moins importante. — Étrange manière du vulgaire des hommes de faire de la philosophie et de la vertu ; ils croient que les paroles y suffisent.

§ 1. On pourrait demander ce que nous entendons en disant qu'on doit pour devenir juste praticpier la justice,

��Ch. IV. Gr. Morale, liv. I, ch, 10, peu subtile; mais au fond, elle est

et 18; Morale à Eudème, livre II, très-iinnortante, et elle mérite tout

ch. 4. à fait d'être disculée. L'habitude

§ 1. En disant. Voir plus haut, constitue essentiellement la vertu, et

ch. t, § 4 et 7. Cette question peut l'on n'est pas vertueux pour avoir

paraître au premier coup d'oeil un fait un acte de vertu par hasard. On

�� �