Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/50

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XI. PREFACE.

ponr les aiilrcs théories, moins coupables, qui tenlent un compromis, et qui veulent accoupler le bien avec ce qu'elles appellent Tintérèt bien entendu. Sirintcrêt bien entendu est le bien, tel qu'on vient de le définir, à quoi bon substituer un mot obscur et, tout au moins équivoque, à un mot si simple et si clair ? 11 y a danger, comme Cicéronje remarquait, voilé près de deux mille ans, dans ces variations arbitraires de langage; l'intérêt bien entendu n'en est pas moins l'inlérèt; et l'interprétation peut changer perpétuel- lement, non pas seulement d'un individu à un autre, mais dans le même individu, qui n'a pas toujours de son intérêt, même en tâchant de le bien entendre, des notions pareilles et immuables. Si l'intérêt bien entendu est autre chose que le bien, il est alors à proscrire, ou du moins à subordonner. Ainsi, l'in- térêt bien entendu ne peut pas plus prétendre à dominer l'homme que l'intérêt dans son acception la plus vulgaire et la moins calculée.

.le dis que la science morale, comprise comme je viens de le faire, est la seule vraie ; et que tout ce q«i s'éloigne de ce type est faux. Elle suffît à expli- quer et à conduire l'homme. Elle le place h sa véri- table hauteur, au-dessus de tous les autres êtres qui l'entourent, mais au-dessous de Dieu ; elle ne l'exalte

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