Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/509

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I.IVKE H, CH. Vil, ^ l/i. 97

lanlaron; si an contraire elle diiniime les choses, on l'ap- pellera dissimulation; et l'homme sera un homme dissi- mulé.

§ 13. Je passe aux deux autres milieux qui se rap- portent au plaisir. L'un consiste dans la plaisanterie, et l'homme qui sait garder avec mesure ce milieu délicat, est un homme gai ; la disposition morale qui le distingue est la gaîté. L'excès en ce genre s'appelle boulFonnerie, et l'homme qui a ce caractère est un bouffon. Celui qui sous le rapport de la plaisanterie a moins que ce qu'il faut est une sorte de rustique ; et sa façon d'être peut s'ap- peler de la rusticité. % Ib. Quant au milieu qui se rap- porte à l'agrément de la vie ordinaire, l'homme qui sait être agréable à ses semblables, comme il convient de l'être, c'est l'ami; et le milieu qui fait son caractère, c'est l'amitié. Celui qui met quelqu excès dans les soins qu'il rend aux autres, peut être appelé an homme qui a la manie de plaire, quand il agit ainsi sans aucun intérêt ; mais si c'est à son profit personnel qu'il calcule sa con- duite, c'est un flatteur. Celui qui à cet égard pèche complètement par défaut, et qui ne sait jamais se rendre agréable en quoi que ce soit, est im être morose et diffi- cile à vivre.

��§ 12. Dissimulation,... dissimulé, mais notre langue n'a pas mieux. —

Le mot dont se sert ici Aristote est Une sorte de rustique. La niétapiiore

celui qui a donné à notre langue csl tout à fait la même en grec,

le mot d'ironie. Je n'ai pu me servir § ili. C'est l'ami. Je ne trouve

de cette dernière expression, qui a pas qu'Arislote ait ici bien clioisi son

j)Our nous une tout autre nuance. mol ; mais j'ai dû le suivre. J'aurais

§ 13. Un homme gai. La pensée préféré dire « bienveillant. » — Qui

est très-claire, si d'ailleurs l'exprès- a la manie de plaire. C'est la para-

sion n*cst pas parfaitement exacte; phrase de l'expression grecque.

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