Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/54

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xuv PREFACE.

siècles qui nous l'ont transmis. Je crois donc qu'à celte mesure on peut juger équilablement les divers systèmes qui se montrent à nous dans l'histoire de la philosophie, et qu'en les comparant à cet idéal de la science, tout incomplet qu'il est, on peut voir avec assez d'exactitude et de justice ce qu'ils valent. Ils ont contribué tous à amener la science où elle en est; et ce n'est qu'un acte de gratitude que d'assi- gner à chacun la part qui leur revient dans cette œuvre commune. 11 suffira d'en prendre quelques- uns, Platon, Aristote et Kant. Ce sont les plus grands. J'y joindrai aussi le Stoïcisme qui peut marcher de pair avec eux, quand il ne les devance pas, mais qui, n'étant point individuel, n'a pas la même rigueur scientifique. Sur quatre doctrines, la Grèce nous en offrira donc trois à elle seule ; les temps modernes ne nous en l'ourniront qu'une. Qu'on ne s'en étonne pas. Dans les choses de cet ordre, c'est le privilège de l'esprit Grec que d'avoir surpassé le nôtre et de l'avoir instruit. Acceptons ce bienfait avec tant d'autres en fils reconnaissants ; et sachons en profiter sans jalousie contre notre mère. Ces quatre systèmes sont tous conformes, dans des proportions diverses, à la loi morale, telle que je viens de l'esquisser. Ils sont d'incorruptibles amis

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