Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/56

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XI. VI PRÉFACE.

ils leur parlent. î.es erreurs de ces systèmes sont grossières et frappantes. Il est assez inutile de les signaler ; et le mieux, je crois, est de garder sur elles un juste et dédaigneux silence. Mais il n'en est pas de même de ces erreurs moins évidentes qu'ont commises aussi les grands honjmes que nous véné- rons. Celles-là, précisément parce qu'elles viennent d'eux, sont, il est vrai, peu redoutables, mais elles déparent la beauté de leurs doctrines et leur ôtent la perfection accomplie qu'ils cherchaient. Il est bon de leur enlever, si on le peut, même ces taches légères^ pour que la loi morale apparaisse dans toute sa pureté. C'est là, pour elle, le véritable moyen de gagner les cœurs. Comme le remarque Kaut ^ , ce qui fait trop souvent que les ouvrages de morale sont peu goûtés et peu lus, c'est qu'ils ne sont pas assez magnanimes. Ou croit qu'il est plus habile de ne point présenter aux hommes le devoir dans toute son austérité et sa grandeur ; et Ton échoue par des ménagements inutiles, que la cons- cience ne comprend ])as. Ainsi dans l'exposition des systèmes, on sort bien davantage la morale en ne

��(!) Kanî, Fomlcvu n(s de lu Mcfapliijsiqiic des niorurs, p;igo Zil, traduction française de V.. J5arni.

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