LIVRE m, CH. Vil, ^ 9. 39
de fermeté en attendant les coups de fouet qui le me- nacent,
§ (5. Quels sont donc parmi les maux à redouter ceux auxquels s'applique réellement le courage ? C'est aux plus grands ; car personne ne sait mieux que l'homme de cou- rage supporter ces maux. Or, c'est la mort qui est le plus redoutable de tous ; car elle est la fin de toutes choses, et il n'y a plus ni bien ni mal, à ce qu'il semble, une fois qu'on est mort.
§ 7. Toutefois le courage ne consiste pas à lutter contre la mort dans tous les cas indistinctement : par exemple, dans un naufrage ou |dans la maladie. § 8. Dans quelles occasions s'exerce-t-il donc spécialement ? N'est-ce pas dans les plus belles et les plus illustres? Or, ces occasions sont celles qu'on trouve à la guerre, et la mort s'y pré- sente entourée du danger à la fois le plus grand et le plus glorieux. C'est là aussi ce que prouvent bien ces hon- neurs que prodiguent aux guerriers courageux les cités et les monarques.
g 9, Ainsi donc, l'homme qu'on peut appeler vraiment courageux est celui qui reste sans crainte devant une belle mort, devant les périls qui peuvent à chaque instant l'ap- porter avec eux ; et ces périls sont surtout ceux de la
��qui attend sans crainte les cliâti- Aristote ne veut pas dire que la
ineuts d'un maître inique et cruel, guerre soit exclusivement le théâtre
Doit-on refuser le courage h Epie- du courage; il veut dire seulement
tète ? qu'elle en est le tliéùtre spécial et le
%l,Dans un naufrage ou dans plus brillant, ce qui est incontestable.
/(7 maladie. On peut déployer beau- § 9. Devant une belle mort. Il y
coup de courage dans Tune ou a peut-être plus de véritable courage
l'autre de ces circonstances. encore en face d'une mort obscure et
§ 8. Qu'on trouve à lu fjuerre. injuste.
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