Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L PJIÉFACE.

principalement des Idées du bien et du beau, est en nous, acquis, suivant une hypothèse chère à Platon, dans une existence antérieure, nous n'avons pour juger du bien et du mal « qu'à les considérer tels » qu'ils sont dans l'âme, loin des regards des hommes » et des Dieux, » sans penser aux conséquences maté- rielles que l'un et l'autre peuvent porter, gloire, honneurs, récompenses ou châtiments. Dans ce dé- cisif examen, il faut négliger les apparences et l'opi- nion; et « voir comment le bien et le mal sont « ce qu'ils sont parleur vertu propre, dans l'âme où » ils habitent. » L'homme en s' observant ainsi aura bientôt reconnu « deux parts de sa nature, l'une ) animale et sauvage, l'autre au contraire comme ' apprivoisée, humaine ou plutôt divine ; la première » laite, pour être assujettie à la seconde, qui la « dompte ^ »

Platon emprunte encore une métaphore pour mieux éclaircir cette double nature de l'homme : « Figurons-nous, dit-il, que chacun de nous est une » machine animée sortie de la main des Dieux. Les

��(i) Platon, traduction de M. Victor Cousin, Phèdre, pages 9, 51 ; i" Alcibiadc, li.'i, 120; P/tcdon, 230; Rdjnihlhpic, liv. Il, 83,85, et liv. IX, 227, 230 ; Timcr, 235.

�� �