Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/634

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

112 MORALE A iNIGOMAQUE.

ni par amonr ni par haine qu'il prend les choses comme il faut; c'est simplement parce qu'il est ainsi fait. Cela est si vrai qu'il garde toujours ce même caractère, et pour les gens qu'il ne connaît pas et pour ceux qu'il connaît, pour ceux qu'il voit d'habitude et pour ceux qu'il voit le plus rarement. Ce qui n'empêche pas qu'il ne conserve à l'é- gard de chacun toutes les nuances nécessaires ; car il ne convient pas de traiter du même ton ses amis et des étran- gers, quand on doit leur témoigner soit de l'intérêt, soit du mécontement. § 6. J'ai dit d'une manière générale que l'homme de ce caractère sera dans la société tout ce qu'il faut être. Mais j'ajoute que c'est en rapportant tout ce qu'il fait au bien et à l'utile , qu'il réussira sûrement à ne froisser personne, et même à faire plaisir à tout le monde.

§ 7. En effet, il semble ne songer qu'aux plaisirs et aux peines qui naissent du commerce des hommes entre eux. Mais toutes les fois qu'il ne serait pas bien à lui , ou qu'il lui serait nuisible , de prendre part à cer- tains plaisirs, il les repousse. Au besoin, il préfère même faire par son refus de la peine aux autres. Surtout si ce plaisir est de nature à causer un déshonneur plus ou moins grave, ou même une perte, à celui qui s'y livre, tandis que la contrariété qu'on lui oppose ne doit lui donner qu'un chagrin assez léger, il se décide à ne pas

��■ — Ses amis et des étrarigers. Il est /<7;/? t*/re. C'est en faire un bien grand

à peine besoin de signaler !a parfaite éloge. Aristote n'a guère parlé que

justesse de toutes ces observations, d'une amabilité de formes ; il suppose

qui ne sont pas moins délicates que qu'elle cache encore des qualités plus

vraies. solides, comme le prouve la suite de

§ fi. Dans la société tout ce qu'il la discussion.

�� �