Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/638

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��MORALE A MCOMAQL'E.

��ou dans l'aiiire, sont blâmables, quoique, je l'avoue, le sot vaniteux et fanfaron le soit encore davantage.

Parlons de ces deux caractères ; et d'abord, du véri- dique. § 7. On comprend bien que nous ne parlons pas de l'homme qui sait dire la vérité dans les contrats régu- liers, ni dans toutes ces occasions oii se trouvent impliquées des questions de justice ou d'injustice ; car c'est là une vertu d'un tout autre ordre. J'entends parler uniquement de celui qui, sans avoir à traiter d'aussi graves intérêts, sait dans sa vie et dans ses discours dire la vérité, parce ({ue telle est sa disposition naturelle. § 8. Un homme ainsi fait est réellement un homme d'honneur; il aime la vérité; et la disant dans les cas même où elle est sans impor- tance, il saura la dire à plus forte raison là où elle importe ; car alors il évitera comme une infamie le mensonge, qu'en soi il aurait fui naturellement. Ce caractère-là est vrai- ment digne d'estime, f^ 9. Si parfois il s'écarte de la stricte

��avoir. Ce qui fait une Irôs-grande différence, et change complètement le caractère.

§ 6. Le sol vaniteux. C'est un vrai mensonge qu'il fait, bien que ce soit plutôt par légèreté qu'à mau- vaise intention, tandis que l'homme réservé et timide ne ment pas. Il se fait tort en ne s'apprécianl pas à sa juste valeur; il trompe les autres, parce qu'il se trompe lui-même sur l'on propre compte.

§ 7. Dans les contrats réguliers. Et l'on pourrait presque dire « offi- ciels. " — Une vertu d'un tout autre ordre. Ce n'est pas à proprement

��parler une vertu ; c'est un devoir légal, puisque dans ces cas le men- songe ne serait plus seulement un vice, mais qu'il prendrait les pro- portions d'un délit plus ou moins grave, et toujours punissable par les lois. — Dans sa vie. C'est la vé- racité des actions.

§ 8. Comme une infamie. C'est un cas qui peut se présenter assez fré- quemment dans la vie ordinaire ; et il est une foule de petites lâchetés que les gens faibles se permettent, et que l'homme d'honneur ne se per- mettra jamais. C'est là ce qui rend son commerce si sûr et si doux.

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