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188 AIORALE A NICOMAQLE.

chose à une même personne. Or cela est impossible, et il y a toujours nécessité que le juste et l'injuste soient dans [)lusieurs individus, g 5. De plus, il faut que l'acte in- juste soit volontaire, qu'il soit le résultat d'une libre pré- férence, et antérieur à toute provocation, puisque celui ({ui rend le mal qu'on lui a fait, sans autre motif que sa propre souffrance, ne peut passer jamais pour commettre une injustice. Mais celui qui commet une injustice envers lui-même, souffre et fait tout à la fois dans un même temps les mêmes choses; et il s'en suivrait qu'on pourrait alors se faire souffrir à soi-même une injustice par sa propre volonté. § 6. Ajoutez à tout ceci que l'on ne peut être irtjuste et coupable sans commettre une des injus- tices particulières, un des délits particuhers. Or, personne n'est adultère avec sa propre femme ; personne ne se vole en perçant son propre mur, personne ne se dérobe son propre bien. En résumé, la question de savoir si l'on peut se faire injustice à soi-même, se résout par la définition que nous avons donnée de l'injustice qu'on souffre volon- tairement.

§ 7. Ce qui n'est pas moins évident, c'est que ce sont deux choses mauvaises que de souffrir et de commettre une injustice. C'est en effet d'un côté avoir moins, et de l'autre avoir plus cpie la moyenne et juste part ; c'est avoir perdu ce milieu désirable, qui, à d'autres points de vue, constitue la santé clans la médecine et l'embonpoint

��qui semble épuisée. — Dont nojis et Aristote y reviendra encore à la

parlions plus haut. Voir ch. 9, § 16. fin de ce chapitre.

§ 6. En résume. La discussion § 7. La médecine... La gymnas-

n'est pas cependant tout à fait finie; tique. Ces comparaisons sont bien

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