Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/709

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LIVRE V, CH. XI, $ li. J87

point, elle le détend. ^ 2. De plus, lorsque, contrairement à la loi, on cause un dommage à autrui, sans avoir cette excuse de rendre à son tour un dommage qu'on a reçu soi-même, c'est volontairement qu'on se rend injuste et coupable. Volontairement, veut dire ici qu'on sait à qui, avec quoi et comment on a causé ce dommage. Mais celui qui se tue dans un accès de colère, fait volontairement contre la loi, pleine de raison, un acte que la loi ne lui permet pas. Il commet donc un acte coupable. § 3. Mais envers qui? Est-ce envers la société, et non envers lui- même? Car enfin, s'il souffre, c'est volontairement; et personne ne se fait volontairement une injustice. Voilà pourquoi la société le punit ; et une sorte de déshonneur s'attache au suicide, qui est regardé comme coupable en- vers la société. § li. De plus, on ne peut être injuste envers soi, dans le sens où nous disons d'un homme qu'il est injuste, par cela seul qu'il commet un acte d'injustice, sans être d'ailleurs absolument pervers. L'injustice en- vers soi-même est tout à fait différente de cette sorte d'injustice. L'homme qui se rend coupable d'un méfait accidentellement est vicieux, comme le lâche dont nous parlions plus haut. Mais il n'est pas plus que lui com- plètement vicieux. L'homme qui est injuste envers soi, ne commet pas non plus son injustice par suite d'une absolue perversité; la lui imputer, ce serait supposer qu'on peut tout à la fois enlever et donner une même

��§ 3. La société le punit. Ces idées crime social; il le regarde peut-èlie

sont empruntées à Platon, qui ne plutôt comme une impiété,

dit pas d'ailleurs aussi nettement § 4. On ne peut pas être injuste

qu'Aristote que le suicide est un envers soi. Retour à une question

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