Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/76

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LXV[ PREFACE.

j)ar l'inilialivc de sa volonté libre. Cependant niil n'est moins fataliste que Platon. Mais, par une mé- prise dont il ne semble pas se douter lui-même, il soutient quelquefois des théories paradoxales qui mènent à ce dogme funeste et dégradant. Comme le vice est à ses yeux le plus grand des maux, il ne peut pas croire que l'on veuille jamais son propre mal; et il en conclut que, quand l'homme est coupable, c'est- à-dire quand il s'inflige à lui-même le mal le plus redoutable, c'est toujours malgré lui. D'après ce principe, Socrate n'hésite pas à blâmer tous les légis- lateurs d'avoir dans leurs codes partagé les délits en volontaires et en involontaires, et il tente de substi- tuer à cette division vulgaire, et inique selon lui, une division meilleure. C'est à l'influence de la colère, du plaisir et de l'ignorance qu'il attribue toutes les fautes; et afin de dégager complètement notre res- ponsabilité, c'est sur une mauvaise disposition du corps ou sur une mauvaise éducation, également indépendantes de nous, qu'il fait retomber cette fatale influence *.

��(1) Platon, République, liv. X, page 289; Lois, liv. X, 265; Protagoras, 87, 117 ; Mt'/fon, 159, 162; Lois, IX, 162, 165, 171; Timcc, 232 ; Gorgias, 269.

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