Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/774

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252. MORALE A MICOMAQUE.

pas ce qu'on lait. ^ 0. C'est que les propositions et les prémisses qui déterminent nos actions, sont de deux sortes ; et il se peut que tout en les connaissant l'une et l'autre, on agisse encore contre la science qu'on possède. On ai3plique bien la proposition générale ; mais on oublie la proposition particulière ; et les actes que nous avons à faire dans la vie, sont toujours des cas particuliers. Dans le général même, on peut distinguer des différences : tantôt il concerne l'individu; tantôt il s'applique à la chose au lieu de la personne. Prenons pour exemple cette proposition générale : a Les substances qui sont sèches conviennent » à tous les hommes. » La proposition particulière peut être indifféremment : a Or, cet individu est homme; » ou bien : « Or, telle substance est sèche ; donc. . . » Mais on peut ne pas savoir si telle substance est bien une subs- tance sèche; ou, si on le sait, on peut dans le moment actuel ne pas en avoir la science. Il est difficile de dire toute la différence qui sépare ces deux sortes de propo- sitions; et, par conséquent, il se peut qu'il n'y ait rien d'absurde, dans un cas, à croire qu'il en est de telle ou telle façon, et qu'il y ait, dans un autre cas, une prodi- gieuse absurdité à le croire.

§ 7. On peut encore avoir la science d'une autre façon que toutes celles que nous venons d'indiquer. Ainsi, quand

��$5. Mais savoir... en deux sens Aristote n'achève pas le raisonnement

divers. C'est la différence entre la parce que la conclusion est de toute

puissance et l'acte. évidence ; elle peut varier d'ailleurs

§ 6. Les propositions et les pré- selon que la proposition particulière

Jiîîsscs. Voir plus haut, livre VI, ch. 10 sera de telle ou telle forme, et qu'elle

h la fin, § 10. — Au lieu de la per- s'adressera soit à la personne, soil à

sonne. J'ai ajouté ces mois. — Donc... la chose dont il s'agit.

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