Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/808

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CHAPITRE X.

La prudence et l'intempérance sont incompatibles. — Nouveau portrait de l’intempérant. — L’intempérance naturelle est plus difficile à guérir que l’intempérance résultant de l’habitude. — Résumé des théories sur l’intempérance.

§ 1. Il ne se peut pas qu’un même homme soit à la fois prudent et intempérant; car, ainsi qu’on l’a démontré, l’homme prudent est en même temps de mœurs irréprochables. § 2. Pour être vraiment prudent, il ne faut pas seulement savoir ce qu’on doit faire; il faut de plus agir et pratiquer. Mais l’intempérant est loin d’agir avec prudence, quoique d’ailleurs rien ne s’oppose à ce que l’on soit fort habile tout en étant intempérant. Ce qui fait que certaines gens peuvent paraître prudents, tout intempé- rants qu’ils sont, c’est que l’habileté ne diffère de la prudence que de la façon qui a été expliquée dans nos précédentes études, où nous avons fait voir que, si elles se rapprochent sous le rapport de l’intelligence et du raisonnement, elles sont moralement différentes par les motifs qui les déterminent l’une et l’autre. § 3. L’intempérant ne peut pas non plus être regardé comme un homme qui sait

Ch. X. Gr. Morale, livre II, ch. 8 ; Morale à Eudème, livre VI, ch. 10.

$ 1. Prudent et intempérant. Question indiquée plus haut, à la fin du ch. 1 , § 7. — Ainsi qu’on l’a démontré. Voir plus haut, livre VI, ch. 4, § 7.

§ 2. Dans nos précédentes études, Livre VI, ch. 10, § 9.

§ 3. L’intempérant ne peut pas non plus. Ce nouveau portrait de