Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/921

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LIYRI-: IX, CH. Mil, g 5. 3iH)

raison quelle est celle que l'on doit suivre, quand des deux parts il peut y a\oir confiance égale.

^ 3. Peut-être sulîit-il de diviser ces assertions, et de faire voir la part de vérité, et l'espèce de vérité, que cha- cune d'elles renferme. Si nous expliquons ce qu'on entend par égoïsme dans les deux sens où on prend tour à tour ce mot, nous verrons tout de suite très-clair dans cette question.

§ h. D'un côté, en voulant faire de ce terme un terme de reproche et d'injure, on appelle égoïstes ceux qui s'attri- buent à eux-mêmes la meilleure part dans les richesses, dans les honneurs, dans les plaisirs corporels ; car le vul- gaire a pour tout cela les plus vives convoitises ; et comme on se jette avec empressement sur ces biens qu'on croit les plus précieux de tous, ils sont extrêmement disputés. Or, les gens qui se les disputent si ardemment, ne songent qu'à satisfaire leurs désirs, leurs passions, et en général la partie déraisonnable de leur âme. C'est bien ainsi que se conduit le vulgaire des hommes ; et la dénomination d'égoïstes vient des mœurs du vulgaire, qui sont déplo- rables. C'est avec pleine raison que dans ce sens on blâme l' égoïsme.

§ 5. On ne peut nier que la plupart du temps on n'applique ce nom d'égoïstes aux gens qui se gorgent de

��raison nous pousse à l'amour d'au- § 3. La part de vérité et l'espèce

Irui plus encore qu'à l'auiour de soi. de vérité. Méthode trîs-sage, et dont

Il faut s'aimer dans une cei laine me- Aristote a fait un fréquent emploi, sure. Mais c'est par des sophismes § à. Le vulgaire... Les plus vives

qu'on se persuade qu'il faut s'aimer convoitises. On voit que le philosophe

uniquement, ou même plus que tout tient assez peu de compte de tous ces

le resle. biens inférieurs.

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