Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/941

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LIVRE IX, CH. XII, ^ 3. 419

boivent et iTiangent ensemble ; d'autres jouent ensemble ; d'autres chassent ensemble ; d'autres se livrent ensemble aux exercices du gymnase ; d'autres s'appliquent ensemble aux études de la philosophie ; tous en un mot passent leurs journées à faire ensemble ce qui les charme le plus dans la vie. Comme ils veulent vivre toujours avec des amis, ils recherchent et ils partagent toutes les occupa- tions qui leur paraissent pouvoir augmenter cette intimité et cette vie commune. § 2. C'est là ce qui rend aussi l'a- mitié des méchants si vicieuse. Tout instables qu'ils sont dans leurs afiections, ils ne se communiquent que de mauvais sentiments ; et ils se pervertissent d'autant plus qu'ils s'imitent mutuellement. Au contraire l'amitié des honnêtes gens, étant honnête comme elle l'est, ne fait que s'accroître par l'intimité. Ils semblent même s'amé- liorer encore en la continuant, et en se corrigeant récipro- quement. On se modèle aisément les uns sur les autres, quand on se plaît ; et de là le proverbe :

« Toujours des bons, on retire du bien. »

§ 3. Nous en avons fini avec la théorie de l'amitié. Passons maintenant à celle du plaisir.

��S 2. Toujours des bons. Vprs de Tlicognis déjà cité plus haut, ch. 9, §7.

��FIN DU LIVRE NEUVIÈME.

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