Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/952

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qui le détruit. ^ 11 . Ou ajoute que la douleur est la privation de ce qu’exige la nature en nous, et que le plaisir en est la satisfaction. Mais ce sont là des affections purement corporelles. Si le plaisir n’est que la satisfaction d’un besoin de la nature, ce serait la partie où il y aurait satisfaction qui jouirait aussi du plaisir ; ce serait donc le corps. Mais il ne paraît pas du tout que ce soit lui qui en jouisse réellement. Le plaisir n’est donc pas une satisfaction, comme on le prétend. Mais quand la satisfaction a lieu, il est possible qu’on ressente du plaisir, ainsi qu’on ressent de la douleur quand on se coupe. Cette théorie, du reste, semble avoir été tirée des plaisirs et des souffrances que nous pouvons éprouver en ce qui regarde les aliments. Quand on a été privé de nourriture et qu’on a préalablement souffert, on sent une vive jouissance à satisfaire son besoin. $ i’2. Mais il est bien loin d’en être ainsi pour tous les plaisirs. Ainsi, les plaisirs que donne la culture des sciences ne sont jamais accompagnés de douleurs. Même parmi les plaisirs des sens, ceux de l’odorat, de l’ouïe et de la vue, n’en sont pas accom- pagnés davantage; et quant aux plaisirs de la mémoire et de l’espérance, il en est un bon nombre que la douleur

��qui le détruit. Ainsi, le plaisir se serait donc te corps. Aristote a

résout dans la douleur; et par con- raison en ce sens que ce n’est pas le

séquent, il n’est pas une génération, corps précisément qui jouit du plai-

comme on le dit; car il se résoudrait sir; à l’occasion de certaines sensa-

en plaisir. Cet argument ne semble lions qui s’} passent, c’est l’âme qui

pas très-fort. jouit réellement.

§ 11. On ajoute. Cette définition § 12. Mais il est bien loin. C’est-

que combat Aristote est de Platon, à-dire qu’il y a des plaisirs, comme le

Voir le Philébe p. 351 et 390 de la prouve Aristote, qui n’ont pas été

traduction de M. (lousin. — (c précédés d’un besoin, el qui ne le