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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/953

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LIVRE X, CH. Il, § 15. /,31

n'accompagne jamais. De quoi ces plaisirs pourraient-ils donc être des générations, puisqu'ils ne correspondent à aucun besoin dont ils puissent devenir la satisfaction naturelle? § 13. Quant à ceux qui citent les plaisirs honteux comme une objection à la théorie d'Eudoxe, on pourrait leur répondre que ce ne sont pas là vramient des plaisirs. Parce que ces voluptés dégradantes charment des gens mal organisés, cela ne veut pas dire que ce soit des plaisirs, absolument parlant, pour des natures autres ({ue celles-là : de même, par exemple, qu'on ne prend pas pour sain, doux, ou amer tout ce qui est amer, doux et sain au goût des malades; et qu'on ne trouve pas de couleur blanche tout ce qui paraît de cette couleur à des yeux atteints d'ophthalmie.

§ ili. Ou bien ne pourrait-on pas dire que les plaisirs en effet sont des choses désirables, mais non pas ceux qui viennent de ces sources impures ? comme la fortune est désirable, mais non pas au prix d'une trahison ; comme la santé est désirable, mais non pas à la condition de prendre tout sans discernement. § 15. Ou bien encore, ne peut- on pas soutenir que les plaisirs diffèrent en espèce ? Les plaisirs qui viennent d'actes honorables, sont tout autres que ceux qui viennent d'actes infâmes ; et l'on ne saurait goûter le plaisir du juste, si l'on n'est pas juste soi-même.

��supposent pas. Du reste, Platon a fait son Pliilèbe, a eu en vue de réfuter

lui-même cette observation qu'Aris- Eudoxe.

lote lui emprunte. § 14. Ou bien ne pourrait-on pas § 13. La théorie d'Eudoxe. Voir dire. En d'autres termes, il faut dis- plus haut au début du chapitre. On tinguer et choisir entre les plaisirs ; pourrait croire d'après ce passage tous ne sont pas purs, et par consé- qu'Arislotc suppose que Platon, dans quent tous ne sont pas désirables.

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