Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/965

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRK X, CH. V, § 5. /i/i3

sation qu'il devrait suivre. § /i. La distraction est la uièine dans tous les autres cas où l'on fait deux actes à la fois ; le plus agréable trouble nécessairement l'autre. Si, entre les deux actes, il y a une grande différence de plaisir, le trouble est d'autant plus profond ; et il va même jusqu'à ce point que l'acte le plus énergique empêche absolument qu'on puisse accomplir l'autre. C'est ce qui explique que, quand on prend un trop vif plaisir à une chose, on est entièrement incapable d'en faire une autre, tandis que, quand on peut en faire d'autres, c'est qu'on ne se plait qui) médiocrement à la première. Voyez plutôt dans les théâtres si les gens qui se permettent d'y manger des friandises, n'en mangent pas surtout au moment où de mauvais acteurs sont en scène. § 5. Le plaisir spécial qui accompagne les actes, leur donnant plus de précision et les rendant à la fois plus durables et plus parfaits, tandis que le plaisir étranger à ces actes les gêne et les corrompt, il s'ensuit que ces deux sortes de plaisirs sont profondément différents. Les plaisij's étrangers font à peu près le même effet que les peines qui sont spéciales aux actes. Ainsi, les peines, spéciales à certains actes, les dé- truisent et les empêchent : par exemple, si telle personne n'aime point et répugne à écrire, si telle autre répugne à calculer ; l'une n'écrit pas, etl'autre ne calcule point, parce que cet acte leur est pénible. Ainsi, les actes sont affectés d'une façon toute contraire par les plaisirs et par les

��§ II. Où de mauvais acteurs sont Quoique nos théâtres soient tout

CH scène. Il est certain que les spec- autres que ceux des anciens, on y

tateurs, même les plus grossiers, ne peut faire une remarque semblable,

songeraient point à manger au mo- $ 5. Plus durnhirs et plus par-

menl le plus pathétique de la pièce, faits. C'est ce qu'il \ient de diiL

�� �