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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/978

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456 MORALE A NICOMAQUE.

la pensée et de l'entendement, contemplatif comme il l'est, suppose une application beaucoup plus sérieuse : il n'a pas d'autre but que lui seul, et il porte avec lui son plaisir qui lui est exclusivement propre, et qui augmente encore l'intensité de l'action. Ainsi, et l'indépendance qui se suffît, et la tranquillité et le calme, autant du moins que l'homme peut en avoir, et tous les avantages analo- gues qu'on attribue d'ordinaire au bonheur, semblent se rencontrer dans l'acte de la pensée qui contemple. 11 n'y a donc qu'elle, bien certainement, qui soit le bonheur parfait de l'homme. Mais j'ajoute : pourvu qu'elle rem- plisse l'étendue entière de sa vie ; car aucune des condi- tions qui se rattachent au bonheur, ne peut être incom- plète.

§ 8. Peut-être, d'ailleurs, cette noble vie est-elle au- dessus des forces de l'homme; ou du moins, l'homme peut vivre ainsi non pas en tant qu'il est homme, mais en tant qu'il y a en lui quelque chose de divin. Et autant ce divin principe est " au-dessus du composé auquel il est joint, autant l'acte de ce principe est supérieur à tout autre acte, quelqu'il soit, conforme à la vertu. Mais si l'entendement est quelque chose de divin par rapport au reste de l'homme, la vie propre de l'entendement est une vie divine par rapport à la vie ordinaire de l'humanité. Il ne faut donc pas en croire ceux qui conseillent à l'homme de ne songer qu'à des choses humaines, et à l'être mortçj de ne songer qu'à des choses mortelles comme lui. Loin

��développée. — L'étude entière de sa il est joint. Aristote n\i nulle part

vie. — Voir au livre I, ch. à, à la fin, affirmé plus précisément la spiritua-

des idées analogues. lilé de Fume. — De ne songer qu'a

$ 8. Au-dessus du compose auquel des choses humaines. Aristote se res-

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