Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/991

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LIVRE X, CH. \, g 8. /KiO

sont vertueux, tantôt par nature, tantôt par habitude, tantôt enfin par éducation. Quant à la disposition natu- relle, elle ne dépend pas de nous évidemment ; c'est par une sorte d'influence toute divine qu'elle se rencontre dans certains hommes qui ont vraiment, on peut dire, une chance heureuse. D'an autre côté, la raison et l'éducation n'ont pas prise sur tous les caractères ; et il faut qu'on ait préparé de longue main l'àme de l'élève, pour qu'il sache bien placer ses plaisirs et ses haines, connue on prépare la terre qui doit nourrir le germe qu'on lui confie. ^ 7. L'être qui ne vit que par la passion, ne peut pas écouter la voix de la raison qui le détourne de ce qu'il désire ; il ne peut même pas la comprendre. Comment letenir et dissuader un homme qui est dans cette disposi- tion ? La passion en général n'obéit pas à la raison ; elle ne cède qu'à la force. § 8. Ainsi, la première condition, c'est que le cœur soit naturellement porté à la vertu, aimant le beau et détestant le laid. Mais il est bien difli- cile qu'on soit dirigé convenablement dès son enfance vers la vertu, si l'on n'a pas le bonheur d'être élevé sous de bonnes lois. Une vie tempérante et rude n'est rien moins qu'agréable à la plupart des hommes, ni surtout à la jeunesse. Aussi, est-ce par la loi qu'il faut régler l'é-

��ces observations el de ces conseils. — niailre a beaucoup iusislé. Ce sera

Comme on prépare la terre. Pré- une transition naturelle de la morale

cepte excellent, qui renferme tout le à la politique. — Par la loi qu'il

secret de l'éducation. faut rt'gUr. Le quatrième livre de

§ 8. Sous de bonnes lois. C'est la Polilique est consacré presque

un ordre de considérations (|u'Aris- tout entier ù ce grave sujel. Voir mu

lole n'a pour ainsi dire pas touché traduction, p. 341 et suiv., 2* édi-

jusqu'ù présent, et sur lequel son lion.

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