Aller au contenu

Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/990

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

hGS

��MORALE A NICOMAQUE.

��ami inébranlable de la vertu. ^ h. Mais, pour la foule, les préceptes sont absolument impuissants pour la pousser au bien. Elle n'obéit point par respect, mais par crainte ; elle ne s'abstient pas du mal par le sentiment de la honte, mais par la terreur des châtiments. C-omme elle ne vit que de passions, elle ne poursuit que les plaisirs qui lui sont propres, et les moyens de se procurer ces plaisirs ; elle s'empresse de fuir les peines contraires. Mais quant au beau, quant au vrai plaisir, elle ne s'en fait pas même une idée, parce qu'elle ne les a jamais goûtés, g 5. Quels dis- cours, je le demande, quels raisonnements pourraient cor- l'iger ces natures grossières ? Il n'est pas possible, ou du moins il n'est pas facile de changer par la simple puissance de la parole des habitudes dès longtemps sanctionnées par les passions ; et l'on ne doit pas être médiocrement satis- fait, quand, avec toutes les ressources qui peuvent aider l'homme à être honnête, on arrive à posséder la vertu. ^6. Les hommes, à ce qu'on prétend, deviennent et

��g à. Pour la foule. C'est que la foule n'est point éclairée et qu'elle n'étudie pa*. L'observation d'Aristote est encore trop vraie de nos jours, bien qu'elle le soit moins que de son temps. Mais on |)eut trouver que le pliilosophe est bien sévère. Platon l'est moins ; et il ne désespère pas aussi complètement de l'eflicacilé des préceptes sur le vulgaire. Les pro- gffès incontestables de la civilisation, dont Aristote pouvait se donner le spectacle par l'exemple seul de la Grèce, réfutent cette tbéorle misan- lliropique.

g 5. Il n'est pas facitr. Aristote

��semble comprendre qu'il est al'é trop loin ; et celte expression atténue beaucoup la dureté de celles qui la précèdent. Un peu plus bas, il se rangera tout ù fait à l'avis de Platon prétendant que les lois doivent tou- jours être précédées d'un exposé des motifs, qui s'adresse à la raison des cilojens, et cherche à les conduire par les voies de la persuasion, a\ant de recourir à la rigueur des peines. Sans doute la lâche n'est pas facile; mais ce n'est pas une raison pour que la philosophie la déserte.

% 6. Les hotnmcs... Il faut remar- quer l'admirable bon sens de toutes

�� �