Page:Aristote - La Politique.djvu/126

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toute série de choses où les sujets sont spécifiquement dissemblables., il peut se faire que l’un soit premier, l’autre second, , et ainsi de suite, et qu’il n’existe pourtant entre eux aucun rapport de communauté, dans la nature essentielle de ces choses, ou bien que ce rapport ne soit qu’indirect. De même, les constitutions se montrent à nous diverses dans leurs espèces, celles-ci au dernier rang, celles-là au premier, puisqu’il faut bien placer les constitutions faussées et corrompues après celles qui ont conservé toute leur pureté : je dirai plus tard ce que j’entends par constitution corrompue. Dès lors, le citoyen varie nécessairement d’une constitution à l'autre, et le citoyen tel que nous l’avons défini est surtout le citoyen de la démocratie.

§ 7. Ceci ne veut pas dire qu’il ne puisse l’être encore ailleurs ; mais il ne l’y est pas nécessairement. Quelques constitutions ne reconnaissent pas de peuple ; au lieu d’assemblée publique, c’est un sénat ; et les fonctions de juge sont attribuées à des corps spéciaux, comme à Lacédémone, où les Ephores se partagent toutes les affaires civiles, où les Gérontes connaissent les affaires de meurtre, et où les autres causes peuvent ressortir encore à différents tribunaux ; et comme à Carthage, où quelques magistratures ont le privilège exclusif de tous les jugements.

§ 8. Notre définition du citoyen doit donc être modifié