Page:Aristote - La Politique.djvu/141

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politiques, c’est uniquement dans la vue de donner le change à ceux qui n’ont que le domicile dans la cité.

§ 7. Ainsi toute la discussion qui précède a montré comment la vertu de l’honnête homme et la vertu du bon citoyen sont identiques, et comment elles diffèrent ; nous avons fait voir que dans tel État le citoyen et l’homme vertueux ne font qu’un, que dans tel autre ils se séparent ; et enfin que tout le monde n’est pas citoyen, mais que ce titre appartient seulement à l’homme politique qui est maître ou qui peut être maître, soit personnellement, soit collectivement, de s’occuper des intérêts communs.

CHAPITRE IV

Division des gouvernements et des constitutions. — Idée générale et but de l’État ; amour instinctif de la vie et sociabilité dans l’homme ; le pouvoir, dans la communauté politique ; doit toujours avoir en vue le bien des administrés. Ce principe sert à diviser les gouvernements en gouvernements d’intérêt général : ce sont les bons ; et en gouvernements d’intérêts particuliers : ce sont les gouvernements corrompus, dégénération des autres.

§ 1. Ces points une fois fixés, la première question qui les suit, c’est celle-ci : Existe-t-il une ou plusieurs constitutions politiques ? Et s’il y en a plusieurs, quels en sont la nature, le nombre et les différences ? La constitution est ce qui détermine dans l’État l’organisation régulière de toutes les magistratures, mais surtout de la magistrature souveraine ; et le souverain de