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CHAPITRE III.

De la propriété naturelle et artificielle. — Théorie de l’acquisition des biens ; l’acquisition des biens ne regarde pas directement l’économie domestique, qui emploie les biens, mais qui n’a pas à les créer. — Modes divers d’acquisition : l’agriculture, le pacage, la chasse, la pèche, le brigandage, etc. ; tous ces modes constituent l’acquisition naturelle. — Le commerce est un mode d’acquisition qui n’est pas naturel ; double valeur des choses, usage ci, échange ; nécessité et utilité de la monnaie ; la vente ; avidité insatiable du commerce ; réprobation de l’usure.

§ l. Puisque aussi bien l’esclave fait partie de la propriété, nous allons étudier, suivant notre méthode ordinaire, la propriété en général et l’acquisition des biens.

La première question est de savoir si la science de l’acquisition ne fait qu’un avec la science domestique, ou si elle en est une branche, ou seulement un auxiliaire. Si elle en est l’auxiliaire, est-ce comme l’art de faire des navettes sert à l’art de tisser? ou bien comme l’art de fondre les métaux sert au statuaire? Les services de ces deux arts subsidiaires sont en effet bien distincts : là, c’est l’instrument qui est fourni ; ici, c’est la matière. J’entends par matière la substance qui sert à confectionner un objet : par exemple, la laine pour le fabricant, l’airain pour le statuaire. Ceci montre que l’acquisition des biens ne se confond pas avec l’admi-