Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/12

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Les premiers et les plus anciens traités de morale, ou du moins les ouvrages qui nous représentent avec quelque précision l’ensemble des idées le plus universellement répandues sur ce sujet parmi les hommes, dans la plus haute antiquité, sont donc les recueils que l’on a faits, à diverses époques, de ces préceptes, de ces maximes, de ces pensées plus ou moins ingénieuses ou profondes, résultat de l’expérience et d’une observation attentive ; tels furent, par exemple, les livres sapientiaux, chez les Hébreux ; et chez les Grecs, le poème d’Hésiode, intitulé les Œuvres et les Jours ; les sentences de Pythagore, de Théognis, de Simonide ; les recueils des plus anciens proverbes, que les hommes les plus sages ne dédaignaient pas décomposer, puisqu’il paraît qu’Aristote lui-même en avait fait un que nous n’avons plus.

Au reste, il est à remarquer que dans les temps où la civilisation n’a fait encore que peu de progrès, et surtout chez les peuples peu nombreux, les chefs, ou magistrats, ou rois, n’exerçant qu’une

    Épris de ta beauté chérie, le nourrisson d’Atarna (Hermias) ferma les yeux à la douce lumière du soleil ! Aussi, déjà vanté pour ses actions généreuses, les filles de Mnémosyne, les Muses, le rendront immortel ; ces divinités qui célèbrent la gloire du dieu qui préside à l’hospitalité, qui proclament la récompense due à l’amitié ferme et constante ! »