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Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/135

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cussion plus exacte et plus étendue sur ce sujet appartient peut-être plus proprement aux rhéteurs qui ont traité des éloges ; il nous suffit d’avoir prouvé, par ce qui vient d’être dit, que le bonheur est du nombre des choses qui, par leur perfection, sont dignes de nos respects. Cela semble même résulter de ce qu’il est un principe, puisque c’est pour lui que chacun de nous fait tout ce qu’il fait ; et nous admettons l’opinion que le principe et la cause de tous les biens est quelque chose de respectable et de divin.

XIII. Mais, puisque le bonheur consiste dans l’activité de l’âme, dirigée ou guidée par la vertu dans toute sa perfection, il faut examiner ce que c’est que la vertu ; car peut-être parviendrons-nous, de cette manière, à nous faire une notion plus exacte du bonheur lui-même. Or, il semble que l’homme véritablement habile dans la politique est précisément celui qui médite le plus sur la vertu ; car il travaille à rendre ses concitoyens vertueux et soumis aux lois. Nous en trouvons la preuve dans les législateurs des Crétois et des Lacédémoniens, et dans ceux qui leur ont ressemblé, s’il s’en trouve de tels. Et, puisque cet examen appartient à la politique, on voit que c’est une recherche qui tient au sujet que nous nous sommes proposé au commencement de ce Traité. Au reste, ce n’est que la vertu purement humaine que nous considérons ici ; car nous n’avons cherché que le bien qui est propre à l’homme, et le bonheur que comporte sa nature.