Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/58

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Cependant, il y a des cas, comme il est obligé de le reconnaître lui-même, où non-seulement ce milieu prétendu se confond avec les extrêmes opposés et a reçu le même nom qu’eux, il y en a aussi où il n’existe réellement pas ; en sorte que, sous ce rapport, la théorie de notre philosophe est incomplète. Mais elle a un inconvénient plus grave encore, c’est le vague dans lequel on tombe la plupart du temps, quand on entreprend de déterminer avec quelque précision ce milieu dont il parle. Quoique l’on reconnaisse d’ailleurs, dans le tableau qu’il donne des vertus et des vices qu’il leur oppose, la sagacité de son esprit, le besoin de méthode et de clarté qui en fait le caractère distinctif et qui a si puissamment contribué au progrès des véritables connaissances. Ajoutons que cette partie même de son travail, malgré cette imperfection de la théorie, est riche en observations fines et judicieuses de l’homme et de la société, en résultats remarquables par leur vérité et par leur utilité pratique.

En général, cet ouvrage d’Aristote, outre le mérite qu’il a d’être, comme nous l’avons dit, le premier traité méthodique et complet sur cette im-

    gine indiquait assez les vicissitudes dont on la regardait comme le ministre, et le sombre mystère qui préside aux décrets qu’elle était chargée d’exécuter.