Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 2.djvu/8

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deviennent qu'accidentellement les causes de leur propre mouvement.

§7. La nature est donc ce que nous venons de dire. §8.[1] Les êtres sont naturels et ont une nature, quand ils ont le principe qui vient d'être défini ; et ils sont tous de la substance : car la nature est toujours un sujet, et elle est toujours dans un sujet. §9. Tous ces êtres existent selon la nature, ainsi que toutes les qualités qui leurs sont essentielles : comme, par exemple, la qualité inhérente au feu de monter toujours en haut ; car cette qualité n'est pas précisément une nature, et n'a pas de nature à elle ; seulement elle est dans la nature et selon la nature du feu. §10. Ainsi, nous avons expliqué ce que c'est que la nature d'une chose, et ce qu'on entend par être de nature et selon la nature.

§11.[2] Mais essayer de prouver l'existence de la nature, ce serait par trop ridicule ; car il saute aux yeux qu'il y a une foule d'êtres du genre de ceux que nous venons de décrire. Or, prétendre démontrer des choses d'une com-

  1. Sont naturels et ont une nature, il n'y a qu'un seul mot dans le texte grec ; j'ai cru devoir mettre les deux, afin d'être plus clair.— La nature est toujours un sujet, en tant qu'elle est la matière qui reçoit la forme et sert de support aux contraires.— Elle est toujours dans un sujet, en tant qu'elle est aussi la forme, qui est toujours dans une matière.
  2. L'existence de la nature, au sens que l'on vient d'expliquer pour les différents êtres.— Notoire de soi