Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 2.djvu/7

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principe et une cause de mouvement et de repos, pour l'être où ce principe est primitivement et en soi, et non pas par simple accident. §5.[1] Voici ce que j'entends quand je dis que ce n'est pas pas par simple accident. Ainsi; il peut très bien se faire que quelqu'un qui est médecin se rende à lui-même la santé ; cependant ce n'est pas tant qu'il est guéri qu'il possède la science de la médecine ; et c'est un pur accident que le même individu soit tout ensemble et médecin et guéri. Aussi est-il possible que ces deux choses soient parfois séparées l'un de l'autre. §6.[2] Il en est de même pour tous les êtres que l'art peut faire. Il n'est pas un seul d'entr'eux qui ait en soi le principe qui le fait ce qu'il est. Mais, pour les uns, ce principe est dans d'autres êtres, et il est extérieur, par exemple, une maison, et tout ce que pratique la main de l'homme. Pour les autres, ils ont bien en eux ce principe ; mais ils ne l'ont pas pat leur essence, et ce sont tous ceux qui ne

  1. Voici ce que j'entends, l'exemple qui va être cité est purement accidentel, et il faudra en prendre le contre-pied pour comprendre ce qui n'est pas par simple accident.— Se rende à lui-même la santé, il est guéri en tant qu'il est malade et non pas en tant que médecin.— En tant qu'il est guéri, il semble qu'il vaudrait mieux renverser la proposition et dire : "Ce n'est pas en tant qu'il possède la science de la médecine qu'il est guéri." J'ai dû suivre le texte.— Et c'est un pur accident, tandis que c'est en soi qu e le médecin guérit la maladie, c'est-à-dire en tant qu'il est médecin et possède la science de la médecine
  2. Que l'art peut faire, voir plus haut §3 — Qui ne deviennent qu'accidentellement, voir plus haut §4.