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Saint Hilaire. Nous devons faire une grande place à l’édition de la Rhétorique préparée à Cambridge, par Meredith Cope, et publiée, en 1877, sous les auspices de l’université de cette ville. Ce beau livre, qui résume et complète tous les travaux antérieurs, nous a épargné beaucoup de recherches et procuré plus d’une bonne interprétation.

La Rhétorique d’Aristote a été le sujet de nombreux commentaires. S’il faut s’en rapporter à un texte contenu dans le manuscrit 203 de Saint-Marc, à Venise (fol. 230) et mentionné par Leonhard Spengel (Aristotelis ars rhetorica, t. I, p. 10), d’après H. Usener (Mus. rhen., XX, p. 133), ce traité aurait eu pour exégètes Eustathe, Métrophane, Nicolas, Géomètrès, Paul, Athanase, Hermagoras, Porphyre, Georges le Diviseur (Διαιρέτης), Syrianus, Phæbaphon et Troïle ; mais, selon les deux philologues précités, il faut considérer ces auteurs comme ayant composé des traités de rhétorique, ou, ajouterons-nous, des commentaires sur des rhéteurs autres qu’Aristote, ce qui est, notamment, le cas de Syrianus, qui a commenté la Rhétorique d’Hermogène.

On connaît trois recueils de scolies sur celle d’Aristote. Le premier, qui est anonyme, a été publié à Paris en 1539 (apud Conradum Neobarium). Spengel en parle assez longuement (l. c, p. VI-VIII). Celui du philosophe Stéphanos ou Étienne date d’une époque postérieure à Suidas. Il est plus savant que le précédent. Cramer l’a publié dans ses Anecdota parisiensia, t. I, p. 245-312. Étienne a composé aussi un commentaire sur le traité aristotélique de l’Élocution et sur les Éthiques. Un troisième recueil de scolies a été trouvé par Gaisford dans un manuscrit de la Bodléienne à Oxford ; mais celles-ci ne concernent que les chapitres XV et XVI du dernier livre de la Rhétorique. Elles ont été éditées par L. Spengel (t. I, p. 153-162) d’après le numéro 1869 de Paris, dont le manuscrit d’Oxford est la copie. On a cru pendant un temps à l’existence d’une paraphrase grecque « très ancienne » de la Rhétorique ; mais il paraît établi que, si elle a jamais existé, ce serait une traduction en grec de la paraphrase écrite en latin par Antoine Riccoboni. (L. Spengel, t. I, p. IX.)