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LIVRE II, CHAPITRE III

semble être une marque de dédain, car c’est par indifférence que l’on oublie ; or l’indifférence est une espèce de dédain.

XXVII. Contre qui se met-on en colère ; quels sont ceux qui s’y mettent, et pour quels motifs, nous avons expliqué tout cela en même temps.

Il est évident que l’on devra, par son discours, disposer les auditeurs de telle façon qu’ils éprouvent des sentiments de colère et présenter ses adversaires comme incriminés pour des faits qui susciteraient ces sentiments et comme étant de ces gens contre lesquels on ne peut manquer d’être irrité.


CHAPITRE III

Ce que c’est que d’être calme ; à l’égard de qui l’on est calme, et pour quels motifs.

I. Comme le fait d’être en colère est le contraire du fait d’être calme, et que la colère est le contraire du calme d’esprit, il faut traiter les points suivants : quels sont les gens calmes ; à l’égard de qui le sont-ils, et pour quels motifs.

II. Le calme sera donc un retour de l’âme à l’état normal et un apaisement de la colère.

III. Ainsi donc, si l’on s’irrite contre ceux qui méprisent et que ce mépris soit une chose volontaire, il est évident que, à l’égard de ceux qui ne font rien de cette sorte, ou qui agiraient dans ce sens involontairement, ou qui se donneraient cette apparence, on sera dans une disposition calme.

IV. De même à l’égard de ceux dont les intentions