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pour celles qui sont en excès ou en défaut, ils les ont dans une juste proportion.

IV. Le corps est dans toute sa force depuis l’âge de trente ans jusqu’à trente-cinq, et l’âme vers l’âge de quarante-neuf ans[1].

Voilà ce que nous avions à dire sur la jeunesse, la vieillesse et la force de l’âge.


CHAPITRE XV


Des mœurs des nobles.


I. Parlons maintenant des biens procurés par la fortune ; voyons quelle influence ils exercent sur les mœurs des hommes qui en sont pourvus.

II. Le caractère moral de la noblesse consiste en ce que celui qui la possède est d’autant plus ami de la gloire. En effet, tout le monde a pour habitude, un bien obtenu, de chercher à l’augmenter ; et la noblesse, c’est l’honneur des ancêtres. Il consiste aussi à mépriser même ceux qui sont d’une condition semblable à celle de nos propres ancêtres. Cela tient à ce que telles choses, considérées à distance, sont plus propres que celles qui sont placées sous nos yeux à donner de l’honneur et de la vanité.

  1. Jusqu’à sept ans l’homme est : παιδίον ;
    ___Jusqu’à quatorze : παῖς ;
    ___Jusqu’à vingt et un : μειράκιον ;
    ___Jusqu’à vingt-huit : νεανίσκος ;
    ___Jusqu’à trente-cinq : ἀνήρ.
    Viennent ensuite les âges appelés : ἄκμη, παρἄκμη, ώμόγηρας, et enfin γῆρας. (Scolie anonyme sur la Métaphysique d’Aristote, A P. 985, éd. Bekker.).