et dans Chérémon[1] :
XXX. En fait d’enthymèmes, on goûte plus ceux qui sont propres à réfuter que les démonstratifs, attendu que l’enthymème, pour réfuter, donne en raccourci une collection d’arguments contradictoires et que les rapprochements qui en résultent sont plus sensibles pour l’auditeur. Du reste, parmi tous les enthymèmes, soit de réfutation, soit de démonstration, ceux-là produisent le plus d’effet dont la conclusion se laisse prévoir dès les premiers mots, sans que ce soit à cause de leur banalité : car l’auditeur est content de lui lorsqu’il pressent ce qui va venir ; et pareillement les enthymèmes dont la conclusion se fait attendre juste autant qu’il faut pour qu’on les connaisse dès qu’ils sont énoncés.
CHAPITRE XXIV
I. Comme il peut arriver que tel syllogisme soit réel et que tel autre ne le soit pas, mais ne soit qu’apparent, il s’ensuit nécessairement que l’enthymème, tantôt est un réel enthymème, tantôt ne l’est pas, mais qu’il n’est qu’un enthymème apparent, car l’enthymème est une sorte de syllogisme[3].
II. Les lieux des enthymèmes apparents sont d’abord
- ↑ Poète tragique qui fut, dit-on, disciple de Socrate.
- ↑ ΠέυΘος signifie douleur, affliction.
- ↑ Cp. liv. 1er, ch. II, § 8