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III. J’entends par « langage rendu agréable » celui qui réunit le rythme, l’harmonie et le chant, et par les mots « que chaque partie subsiste séparément » j’entends que quelques-unes d’entre elles sont réglées seulement au moyen des mètres, et d’autres, à leur tour, par la mélodie.

IV. Mais, comme c’est en agissant que (les poètes tragiques) produisent l’imitation, il en résulterait nécessairement que l’ordonnance du spectacle offert est la première partie de la tragédie ; vient ensuite la mélopée et, enfin, le langage parlé, car tels sont les éléments qui servent à produire l’imitation[1].

V. J’entends par « langage parlé » la composition des mètres, et par « mélopée » une chose qui possède en soi une valeur évidente pour tout le monde[2].

  1. Cp. ch. II, § 2.
  2. Les musicographes définissent la mélopée : « La faculté de constituer un chant. » (Aristide Quintilien, Sur la Musique, p. 28, édit. Meybaum.)