Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/109

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appliquons à ce sujet notre méthode accoutumée, puisque l’esclave est, comme on vient de le voir, une partie de ce qu’on possède. Premièrement donc on pourrait demander si la science de la richesse est la même que celle de l’économie domestique, ou si elle n’en est qu’une partie simplement accessoire et auxiliaire ? Et, si elle n’est qu’auxiliaire, on pourrait demander encore si elle a avec l’économie le même rapport que l’art de faire les navettes avec celui du tisserand, ou que l’art du fondeur avec celui du statuaire ? Car les fonctions ou les services de ces deux arts ne sont pas les mêmes ; mais l’un fournit les outils, et l’autre la matière, c’est-à-dire ce avec quoi l’on fait l’œuvre proposée, comme est la laine pour le tisserand, ou comme l’airain pour le statuaire.

2. Il est donc évident que la science d’acquérir la richesse n’est pas la même que celle de l’économie, puisque le propre de l’une est de procurer les moyens, et que le but de l’autre est d’en faire usage. Car, qui emploiera les ressources de la famille, si ce n’est la science économique ? Mais cette science de la richesse est-elle une partie de l’économie, ou bien, est-elle une espèce différente ? c’est encore là une question. Car si la fonction de celui qui pratique cette science est d’aviser aux moyens de se procurer de l’argent et d’accroître les possessions, (et le nom de possession comme celui de richesse, en général, comprend beaucoup de parties ), d’abord, la culture des terres est-elle une partie de la science des richesses, ou est-elle