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CHAP. III. 31

autre. Par exemple, il y en a qui vivent de brigandage, d’autres de la pêche, comme font tous ceux qui habitent dans le voisinage des étangs, dans les contrées marécageuses, sur le bord des fleuves, ou sur les rivages d’une mer abondante en poissons. D’autres enfin se nourrissent des oiseaux ou des bêtes sauvages qu’ils tuent : mais la plus nombreuse partie de la race humaine vit de la culture de la terre et de celle des fruits.

5. La vie nomade, l’agriculture, le pillage, la pêche, la chasse, tels sont donc à peu près les

moyens qu’emploient pour se procurer leur subsistance tous les peuples qui n’ont encore que les ressources que leur offre la nature, et qui ne connaissent ni échanges ni commerce. Mais ceux qui savent unir plusieurs de ces moyens, vivent dans l’abondance, suppléant par un genre de vie Ce qui manque à l’autre pour la satisfaction de leurs besoins, comme font ceux qui unissent le pillage à la vie nomade, ou l’exercice de la chasse aux travaux de l’agriculture ; et ainsi des autres, qui vivent en usant des ressourcés auxquelles le besoin les force à recourir.

6. Ce genre d’acquisition [c’est-à-dire la nourriture] semble être un don que la nature fait à tous les êtres animés, non seulement dès les premiers moments de leur existence, mais même lorsqu’ils ont atteint leur entier développement. En effet, au moment même où ils donnent la naissance à leurs petits, certains animaux produisent en même temps la nourriture qui doit leur suffire jusqu’à