Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/29

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LIMINAIRE. xxvij

poursuit-il, nous donnerons les magistratures à un homme, non pas parce qu’il est riche, ou fort, ou d’une illustre naissance, ou parce qu’il possède tel autre avantage de ce genre ; mais parce crue nous l’aurons reconnu pour un fidèle et religieux observateur des lois ; et les divers degrés de cette vertu nous serviront à apprécier chacun de ceux à qui nous confierons les divers degrés de puissance ou d’autorité. Car les magistrats ne doivent être que les ministres ou les serviteurs des lois. Ainsi, dans tout état où la loi est tyrannisée et sans force, nous voyons une cause imminente de ruine et de destruction : au contraire, dans un état où la loi règne impérieusement, nous voyons un principe de salut et de conservation, et le présage de tous les biens que la faveur des dieux a jamais accordés aux sociétés politiques (1).

Mais, pour que les magistrats soient ce qu’ils doivent être, il faut que le plus grand nombre des citoyens ait une connaissance distincte et un sentiment exact de ses droits, et surtout de ses devoirs. Car les magistrats n’ont de puissance que celle qu’ils tiennent du concours des forces et des des aines insatiables et dépourvues de sens et de raison Et d’un autre côté, que ceux qui ont en horreur le joug de la servitude s’efforcent de se garantir d’un amour excessif de la liberté….. etc.

(1) Plat, de Legib. 1. 4, p. 715. xxviij