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XXXV

d’une telle importance, qu’il ne croit pas pouvoir trop multiplier les précautions propres à garantir sa république d’un mauvais choix en ce genre. Il veut donc que ce magistrat soit un citoyen âgé de plus de cinquante ans, qu’il soit époux et père ; qu’il soit élu à la pluralité des suffrages, dans une assemblée composée de tous les autres magistrats réunis dans le temple d’Apollon, (à l’exception des membres du sénat et des conservateurs des lois ; ) que les votes soient secrets, et par conséquent entièrement libres ; qu’outre cela, celui qui aura réuni la majorité des suffrages, subisse un examen public de ceux qui l’auront élu. Enfin, il veut que le magistrat qui aura rempli toutes ces conditions, n’exerce l’autorité attachée à sa place que pendant cinq ans, après quoi on sera tenu de lui substituer un autre citoyen, élu de la même manière (1).

Platon n’apporte pas une attention moins scrupuleuse à l’établissement des tribunaux, et au choix des juges qui doivent les composer : il veut qu’ils soient nommés par une assemblée de tous les magistrats réunis dans un temple, où ceux-ci prêteront serment de ne donner leurs suffrages qu’aux citoyens qu’ils croiront les plus dignes d’estime, et les plus capables de remplir des fonctions aussi importantes. La responsabilité de ces mêmes juges, qui doivent

(1) Plat, de Legibus, 1. 6, p. 765, 7.66.

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